Kinshasa, le 03 novembre 2022 - Journal de 21h

TV5 : Le forum international Africa digital Expo ouvre ses portes aujourd'hui à Kinshasa en RDC. Après le Maroc et la Côte d'Ivoire, la capitale congolaise accueille ce rendez-vous africain du numérique qui réunit pendant deux jours près de 500 participants de plus de 20 pays.

Pour en parler, nous sommes en direct de Kinshasa avec le ministre congolais du numérique Désiré-Cashmir Kolongele Eberande. Bonsoir et merci d'être avec nous. Quels sont les sujets au cœur de cette onzième édition de Africa Dgital Expo ?

KE : Merci beaucoup pour l'occasion, l'opportunité, que vous nous donnez d'échanger sur le forum Africa digital Expo 2022 à Kinshasa et effectivement aujourd'hui nous avons commencé les travaux, ce forum se donne pour thème principal “la Digitalisation, priorité pour l'émergence africaine”. Et bien l'occasion nous est donnée donc de faire des échanges de partage d'expérience entre les différents pays et nous en avons eu une trentaine, à peu près 33 pays, qui ont été représentés aujourd'hui, à la séance d'ouverture où nous allons ensemble échanger sur la stratégie, sur les différents problèmes qui freinent le développement du digital sur le continent africain.

Et en même temps, nous allons également continuer les échanges, pour la journée de demain, sur la manière de coopérer dans les domaines des infrastructures, de la connectivité et surtout sur la notion du local contents en ce qui concerne le contenu numérique propre au continent africain et qui devait créer l'intérêt de nos concitoyens à pouvoir adhérer et donc à légitimer l'usage du numérique.

TV5 : Monsieur le Ministre, pourquoi la digitalisation constitue un levier de croissance pour le continent africain ?

KE : Comme le chef de l'État de la République démocratique du Congo son Excellence Félix-Antoine Tshilombo a eu à le dire dans le “Plan National du Numérique Horizon 2025” (PNN 2025) qu'il a inspiré et qui constitue aujourd'hui l'un des livres de chevet et l'une des orientations le plus sûr en cette matière et bien pour le continent nous n'avons pas le choix si nous voulons rester toujours compétitif et renforcer notre résilience par rapport à la compétition internationale.

Les pays africains doivent se doter de 4, allais-je dire, piliers. L’un des premiers piliers serait de donner une réglementation attrayante par rapport au service et activités du numérique sur le continent. Le deuxième c'est de se doter d’infrastructures qui puissent être en mesure de pouvoir renforcer la confiance des citoyens dans le numérique et troisième, c'est de travailler sur des solutions numériques locales qui puissent être proche de la population et ce que nous avons pu voir aujourd'hui au cours de cette séance nous avons pu découvrir le génie africain parce qu’il existe bel et bien un génie africain dans ce secteur.

TV5 : Monsieur le ministre vous parliez de compétitivité en matière de connectivité, l'Afrique n'est pas sur le podium, selon la Banque mondiale, seul 3 pays africains disposent d'un taux d'électrification de 100%. Le développement du numérique en Afrique peut-il avoir lieu dans ces conditions ?

KE : Nous avons parlé tout à l'heure des infrastructures, au nombre de ces infrastructures il y a notamment l’infrastructure sur la connectivité. Je suis de votre avis qu’en termes de connectivité, le continent est encore très en retard parce que si on regarde le taux de connectivité nous n'arrivons pas, pour l'ensemble du continent, à dépasser le 25 %. Et cela veut signifier qu'il y a un grand effort qui doit être fait au niveau du continent pour arriver à connecter non seulement les administrations mais également même les secteurs privés pour que nous puissions avoir la possibilité de déployer des solutions digitales parce que vous vous en doutez bien, sans connectivité nous aurons bien difficile à pouvoir utiliser des solutions digitales sur le continent.

TV5 : Monsieur le ministre, ça sera ma dernière question : la digitalisation passe également par la cybersécurité. Quelle est la stratégie de votre pays, la RDC, face aux cyberattaques qui se multiplient sur le continent ?

KE : Cette préoccupation a été maintes fois répétée par aussi bien le chef de l'État que les autorités au niveau du Parlement. Ces stratégies commencent d'abord par la régulation. Nous avons mis en place, au niveau du gouvernement, un projet de loi portant Code du Numérique qui essaie d'incriminer un certain nombre de comportements attentatoires aux droits et libertés, non seulement des personnes mais aussi aux droits de l'État. A partir de cet outil juridique, il y aura des infractions mais aussi des sanctions appropriées par rapport à ces questions.

La deuxième stratégie va porter sur la mise en place et le renforcement des autorités des cyber sécurités et on est en train de travailler par rapport à cela, au niveau du gouvernement, sur une agence de cybersécurité qui va devoir très prochainement avoir lieu et faire un travail formidable par rapport à la prévention mais aussi la réaction sur des attaques qui peuvent venir contre les systèmes d'information.

TV5 : Désiré-Cashmir Kolongele Eberande, Monsieur le Ministre, merci d'avoir répondu à nos questions ce soir.

Cellule de Communication - Numérique