Kinshasa, le 30 novembre 2022 - Invité par le Président de l’Assemblée Nationale, sur demande de la commission Aménagement du Territoire, Infrastructures et Nouvelles Technologies de l’Information et communication (ATI-NTIC), le Ministre du Numérique, le Prof. Dr Désiré-Cashmir Kolongele Eberande, a présenté, la stratégie du gouvernement en matière du numérique, et ses réalisations, afin de répondre aux préoccupations de ces élus nationaux.

La commission avait souhaité entendre le ministre sur 9 préoccupations majeures que sont : la mise en place du système e-Gouvernement, e-Administration, la numérisation de l’administration publique, la gestion des infrastructures, la gestion du nom du domaine CD, la conception des outils de planification des programmes et projets dans le secteur du numérique, la conception des applicatifs et des outils de traçabilité et confidentialité des échanges entre administrations, la création d’un identifiant unique des citoyens et entreprises pour la création d’une base des données fiable pour les citoyens et les entreprises.

Dans son intervention, le Prof. Dr Kolongele a brossé le contexte de la création du ministère du Numérique en RDC qui répond à la vision du chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, à savoir : "faire du Numérique un levier de l’intégration, de bonne gouvernance, de croissance économique et de progrès social". Cette vision est assortie du Programme de Transformation Numérique de la RDC (PTNRDC) et de la création pour la première fois dans l’histoire du pays, d’un ministère totalement dédié aux questions du développement du Numérique en RDC sur tous les aspects stratégiques à savoir la réglementation, les infrastructures, le contenu et la gouvernance du secteur.

Présentant le diagnostic du secteur, le ministre a fait observer que le pays, en termes de maturité numérique, à partir d’un indice composite dénommé e-Gouvernement Développement Index (EGDI), présente un état peu reluisant. En effet, dans le classement du niveau de numérisation des services publics, la RDC figure au 184ème rang sur un total de 193 pays.

Par ailleurs, en termes de connectivité, au 2ème trimestre 2022, le pays accuse un faible taux de pénétration de 23,73% avec un trafic des données mobiles de 98,437 milliards de mégabytes là où les voisin kenyan présente un taux de pénétration de 42% et 25% pour la République du Congo. Le numéro un du numérique a aussi noté le faible niveau de connectivité ou interconnectivité au niveau de l’Administration publique ou entre les différents services publics.

Pour atteindre une croissance inclusive et faire de la RDC un Etat prospère, explique-t-il, le gouvernement, à travers le ministère du numérique, a décidé d’axer son action de reconstruction sur la promotion et le développement des Nouvelles Technologies de l’Information et de la communication(NTIC). Depuis mars 2021 avec l’ordonnance de nomination du gouvernement Sama Lukonde, le pays met en œuvre son Programme de Transformation Numérique avec une feuille de route contenant 52 projets prioritaires dont certains sont réalisés tandis que d’autres sont à un niveau de réalisation avancé.

Dans le secteur de la santé, des projets visent à faire bénéficier à la population des services de consultation en ligne, de prise de rendez-vous médicaux. Dans le secteur de l’éducation, le challenge est de doter les établissements d’enseignement d’une connectivité efficace pour garantir et sécuriser les services en ligne (enseignement, bibliothèques, laboratoires,…).

Dans le domaine des finances, des projets mis en œuvre participent à la maximisation des recettes publiques en mettant en place les infrastructures de guichet unique d’e-gouvernement, e-administration pour résoudre l’épineuse question de coulage des recettes publiques. Dans les domaines de l’Administration, des projets visent la dématérialisation, la simplification des services publics et la connectivité des institutions publiques.

Mais la réalisation la plus étendue en cette période est la mise en place du cadre juridique adapté au contexte congolais pour règlementer et réguler le secteur du numérique. Dans une sorte de plaidoyer, le ministre a exhorté les élus nationaux à accorder leur diligence à l'examen du Projet de loi portant sur le Code du Numérique déposé au bureau de l’Assemblée Nationale et ce, afin de doter le pays d’un cadre juridique sécurisant et encadrant toutes les activités du secteur.

L’intervention magistrale du ministre devant la commission n’a pas été suivie d’un débat. Les députés ont estimé utile de prendre leur mal en patience afin de prendre connaissance des textes du Code du Numérique et reporter l’essentiel de leurs questions et préoccupations lors de la présentation et la défense de ce texte à l’hémicycle de l’Assemblée Nationale.

Cellule de Communication | Numérique